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Le
Monde 28.02.1997
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A partir des années
70, Astrid Klein et Rudolf Bonvie ont produit leurs oeuvres ensemble ou
séparement. On peut donc voir à la Bibliothéque municipale
de Lyon l'ébauche d'un parcours rétrospectif de ces deux
conceptuels allemands, qui vampirisent les images, les détournent
de leur sens immédiat, font jaillir des valeurs afin de dénoncer
ou d'exacerber l'imagerie d'une société dite moderne. Le
message n'est pas toujours clair, les images peuvent rebuter par leur
banalité, mais quelques oeuvres s'imposent. (........)
Rudolf Bonvie a beaucoup travaillé
dans les années 70-80, après Andy Warhol et le Pop Art,
sur l'exploitation des images photographiques par les médias. C´est
un travail militant sur les ravages et l'inconséquence de clichés
apparemment documentaires mais dont les effets peuvent être dévastateurs.
Bonvie prend lui-même des photographies, manipule aussi des clichés
de presse, de la même facon que ces clichés peuvent manipuler
l'opinion. C'est le cas de sa Rhapsodie nucléaire, aussi
séduisante qu'effrayante, entre combat écologique et séduction
de la vie moderne.
Plus récemment, Rudolf
Bonvie á réalisé des travaux qui tutoient I'abstraction,
en référence à Barnett Newman, mais qui s'avèrent
ennuyeux. On leur préférera Romy S., en 1982, hommage
à Romy Schneider. Au usage de cette dernière est associée
une coupure de presse: "Je ne ne peux plus supporter d'être
poursuivie constamment par des photographes.(....)Ecrivez que deux d'entre
eux, qui écrivent des articles à sensation pour ces éditeurs
dégoûtants, Springer et compagnie, se sont déguisés
en infimiers pour prendre des photos d'un enfant mort, mon fils David
sur son lit d'hôpital. (...) Et au mur de cette chambre, je vais
acccrocher les photos de tous ceux que j'aime ou que j'ai aimés,
sur le plateau et dans la vie."
Michel Guerrin
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