Au delà de l’ordre construit par Bonvie, il en résulte, dans cette variante également, une image complètement déterminée par les contingences économiques. Dans sa recherche de soi, l’artiste, en toute cohérence, laisse les choses suivre leur cours et, comme On Kawara dans ses « Datepaintings », exploite les paramètres qui en résultent.
On peut trouver aussi un exemple éloquent de récession économique dans les « Handelsblatt 1-3, 2001 » où Rudolf Bonvie rassemble les «tîtres-illustrations» qui paraissent quotidiennement sur la page d’accueil du site de Handelsblatt (le plus important journal économique allemand) et en compose un tableau « all-over ». On peut y percevoir, comme sur la roue du temps, les événements, en partie dramatiques, de l’année passée, déclenchés, par exemple, par la guerre en Afghanistan, ou par d’autres événements de politique mondiale comme l’introduction de l’Euro, etc… Ces travaux de Bonvie relèvent le défi de traiter chaque information jusqu’à l’abstraction.
Certains de ces assemblages sont extrêmement concrets et marquants et font ressurgir d’obscures associations. Elles non plus, cependant, ne peuvent échapper au bruit de fond de la surinformation…
… et, pendant les vernissages, les voix se taisent.
Thomas Seelig
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